La saga d’un dinosaure à Amsterdam – Part III

Nous atterrissons à Amsterdam un dimanche soir avec un programme des prochains jours plein à craquer. Les valises sont déposées à l’hôtel et nous prenons le ferry pour rejoindre le premier item sur notre liste, une soirée organisée par IDFA. Passage au bar obligatoire, on récupère chacune un verre avant de nous jeter dans la marée humaine de réalisateurs, programmateurs, producteurs, et autres qui ondule autour de nous.    

“Vous avez un film au festival?” C’est la première question que l’on nous pose. 

Pas tout à fait, mais notre pitch est prêt, nous le mettons à l’épreuve.    

Séance d’entraînement au pitch. Credit @callmessaxx

Le lendemain, nous avons une matinée de pitch training avec l’équipe du Tribeca Film Institute et deux productrices.

Nous avons un court moment pour rencontrer les cinq autres équipes et pour faire le point avec le technicien qui va passer l’extrait de notre film, puis c’est parti pour quatre heures de pitch, de questions, de feedback du jury. Intense.

Un peu de chitchat après suivi d’un déjeuner ensemble puis encore du chitchat. C’est l’activité principale des participants au festival. Un peu de chitchat ouvre toutes les portes. 

Oh, punaise! Mais l’après-midi a filé! On dit non merci à l’invitation de nos nouveaux amis qui proposent d’aller visiter la ville.

Il faut surtout retourner à l’hôtel pour faire les dernières modifications. 

Après une nuit blanche on se sent méritantes d’un adoubement. Sa té rèd! 

Le matin, j’ai l’impression que deux bataillons de canards échangent des tirs à coup de mitrailleuse dans mon crâne. Pas sympa ça. Petit passage à la salle d’eau, la tête penchée dans les toilettes, puis petit déjeuner.  

Et c’est parti pour le pitch! La salle est remplie de personnes que nous ne connaissons pas. Puis, petite surprise, notre ami Sacha qui vit à Amsterdam se pointe à la porte. Génial! Entre lui et Sunny notre fan club est au complet. 

Sunny a du tomber de ma chaise. En plein milieu de notre pitch pitch, je lève les yeux vers le public et je vois la productrice de Tribeca au premier rang qui me sourit. Sur ses genoux, bercé dans le creux de ses mains, Sunny me fixe de ses yeux jaune soleil.

Après le pitch, nous prenons un hotdog dans la rue avec Sacha et Sunny. Nous mangeons, blottis dans nos manteau, sur un banc froid en regardant des pigeons dandiner et des trams passer.  

“Pourquoi on reste dans le froid?” L’un d’entre nous pose la question après une heure de balade pour se réchauffer. Nous finissons à l’hôtel avec boissons et tapas. That’s more like it! 

 

Nous quittons Sacha le soir pour rejoindre le groupe de Tribeca.

Ils vont annoncer le pitch gagnant. Les yeux des jurés sont rivés sur une des équipes. Je lis dans leurs regards que le pitch gagnant n’est pas le nôtre.

Sunny est déçu. On rejoint la grosse soirée IDFA dans un bar au sous-sol. Je danse, un déhanchement doux-amer, sur un mélange de techno, pop, rap et dancehall. 

 

Le lendemain, le réveil se fait plutôt doucement. Mais, pas le temps de faire la grasse matinée ni de visite touristique. Le pitch terminé, nous devons enchaîner avec une série de rendez-vous avec des producteurs venus du monde entier.

Il nous faut toujours faire ce film.

Puis nous partons à la recherche de la Black Magic Pocket Cinema camera. 

Nous réalisons que nous avons pris le bon tram mais qu’il va dans le mauvais sens. Oops. Nous venons d’ajouter à notre voyage dix minutes de marche et vingt minutes d’attente du prochain tram.

Nous arrivons avant la fermeture du magasin et nous avons le plaisir (surtout Stéphanie) de jouer avec le Pocket Cinema.

« Mais il ne rentre pas dans une poche! »

Stéphanie se marre. 

« Bien sûr que non! »

« Ben quoi? Ca aurait pu! »  

Les heures filent avant notre départ. D’autres rencontres, d’autres verres, d’autres balades à travers la ville pour se poser dans les multiples lieux du festival, une soirée de clôture. Puis, nous sommes dans le train en direction de l’aéroport, passons une nuit d’escale à Paris, marchons sur le tarmac de l’aéroport Aimé Césaire en retirant des écharpes et fourrant des manteaux dans les manches des valises. 

La tête de Sunny dépasse de mon sac à main. Il est plutôt content de rentrer, lui. Après tout, nous avons trouvé une co-productrice et nous avons un film à tourner. L’aventure ne fait que commencer!